Chronique du jeudi 23 juillet 2020

 

VAGUES

 

Alors que, de l’avis des autorités, se profile une deuxième vague de l’épidémie de coronavirus dans notre pays, une autre vague, de chaleur pointerait à l’horizon, sècheresse à la clef. Vague encore avec la ruée traditionnelle vers les bords de mer ; mais ce sont les ‘’aoûtiens’’ et non pas les ‘’juilletistes’’ qui pourront bénéficier du spectacle, en Bretagne notamment, des vagues des grandes marées, coefficient maximal 104 le 21 août. Et alors qu’une récente décision du président  Erdogan (la reconversion en mosquée de Sainte-Sophie) fait des vagues, les divagations sur les réseaux sociaux continuent de pulluler. Pas de doute, vague est le mot de la semaine.

 

Avec insistance, autorités politiques et sanitaires nous préparent à la possibilité d’une deuxième vague épidémique de coronavirus. À nos masques donc, pour aller chercher sa baguette de pain du matin, le béret s’avérant insuffisant. Mais au fait, pourquoi avoir choisi le mot vague pour désigner une deuxième phase, un deuxième épisode, un deuxième temps, une deuxième période, épidémique ? Mystère. En revanche le choix de l’adjectif deuxième est lourd de sens :  il n’exclut pas une troisième, quatrième voire cinquième vague, à l’inverse du presque synonyme second, qui aurait qualifié le deuxième et dernier acte de l’épidémie.

Peut-être que ce choix du terme vague pour désigner les attaques du virus relève de l’ambiance estivale, temps de transhumance vers les bords de mer dans de nombreux pays. Effectivement, les media ont pu souligner à satiété la vague de départ en vacances, plus de neuf cents kilomètres de bouchons cumulés avant le week-end du 14 juillet, pour atteindre mers et océans et leurs vagues au ballet immuable. Tellement immuable qu’il faudra attendre le 21 août à Saint-Malo, par exemple, pour que le coefficient de la marée, et donc la hauteur des vagues, s’établisse à 104. Quant à savoir de 104 quoi il s’agit (des centimètres, des mètres…) on vous épargnera d’aller sur Wikipédia : il suffit d’appliquer la formule « C égal Hh moins Hb divisé par U et multiplié par 100 ». À vos calculettes, et bon courage… En tout cas ce coefficient varie entre un minimum de 20 et un maximum de 120. Mais surtout, contrairement aux idées reçues, il y a bel et bien des marées en Méditerranée, d’une amplitude moyenne de 40 centimètres en France.

Vague toujours, de chaleur cette fois. On en a connu une première en juin, une deuxième pourrait survenir, en août plus précisément. Mais les modèles météorologiques prévoyaient, ces derniers jours, que le risque de canicule apparaissait plus limité que l’année dernière. Faut-il rappeler que les modélisations météorologiques ne sont pas fiables à 100 % ?

D’autres vagues, au sens figuré toujours, ont été provoquées dans les chancelleries de nombreux pays, par la décision du président turc Erdogan de réaffecter au culte musulman à Istanbul l’emblématique Saint-Sophie. Appelée Ayasofya en turc, elle fut on le sait construite au VIe comme basilique chrétienne, reconvertie en mosquée au XVe, puis en musée en 1934… ah, si ses murs pouvaient parler ! La seule chose qui étonne dans cette histoire, c’est qu’Erdogan n’ait pas changé le nom du bâtiment qui connut tant de malheurs (merci la comtesse de Ségur) comme par exemple seize séismes : en effet, Sophie le prénom, trouve son étymologie en grec avec le mot sophia, la sagesse. Erdogan associé à la sagesse, cela sonne curieusement…

On aurait garde d’oublier d’évoquer les dernières vagues de rumeurs et autres infox sur les réseaux sociaux, et entre autre une assez savoureuse : les fils métalliques insérés dans les masques de protection contre le coronavirus seraient… des antennes 5G. Pour nous espionner, nous manipuler… Espérons que de telles divagations ne compromettront pas débats et réflexions sur cette nouvelle technologie, qui pose tout de même quelques questions, d’importance pour notre avenir.

Prochainement, on connaîtra, en septembre, la centaine de projets sélectionnés, en plus, par la mission Bern. Nul doute qu’alors, toutes les facettes du patrimoine français, géographique, thématique, historique seront bien représentées. Sauf peut-être à Clipperton…

Denis Tardy

 

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