Chronique du jeudi 23 janvier 2020

 

BATEAUX

 

Il paraît qu’on se frotte les mains à Anvers et Rotterdam : bateaux et navires détournés du Havre et autres ports français paralysés par la grève affluent en effet sur les quais de Belgique et des Pays-Bas. Autres bateaux sujets marquants de l’actualité ces derniers jours, ceux commandés aux Chantiers de l’Atlantique, des paquebots moins polluants paraît-il. Quant au porte-avions Charles de Gaulle, il a reçu, avant d’appareiller pour la Méditerranée orientale, la visite du Premier ministre. Une mission de guerre, pas de parade, cette dernière ayant été la fonction du canot de Napoléon Ier, embarcation qui vient de retrouver Brest, son port d’attache.

 

Dominante maritime pour l’actualité ces derniers jours. Le blocage des ports français tout d’abord, dernier avatar des protestations contre la réforme du système de retraites. Un très mauvais… point, ce blocage, pour l’économie française. Au Havre, à Nantes et Saint-Nazaire, à Marseille aussi, les acteurs économiques s’inquiètent, annoncent des pertes chiffrées en dizaines de millions d’euros et préviennent que les conséquences se feront sentir à moyen terme, le temps pour les ports français de reconquérir la confiance de leur clients.

Ironie de l’actualité : cette très mauvaise nouvelle du blocage des ports est intervenue en même temps que l’annonce de commandes records de paquebots de croisière aux Chantiers navals de l’Atlantique, assurant un très confortable carnet de commandes, pour dix ans. Des paquebots de plus en plus innovants : propulsés au gaz naturel liquéfié, ces navires n’émettront pas de dioxyde de souffre, moins de CO2 et pratiquement plus de particules fines. Et pour un proche avenir, pour renforcer encore la lutte contre la pollution, le recours (et le retour) à la voile est sérieusement envisagé.

Et pendant ce temps, mais sur les côtes sud de l’Hexagone, le porte-avions Charles de Gaulle reprenait la mer, direction la Méditerranée orientale, pour prendre place dans le dispositif de lutte contre le terrorisme (opération Chammal) au sein de la coalition internationale contre Daech. Pour l’occasion, Édouard Philippe (qui fut officier d’artillerie) avait fait le déplacement. L’occasion de rappeler qu’un projet de nouveau porte-avions est actuellement dans les tiroirs du gouvernement.

Enfin, on ne saurait passer sous silence le retour à Brest du ‘’canot de Napoléon’’. Il se languissait à Paris, en caisse, depuis 77 ans. Construit en 1810 pour une visite à Anvers de l’Empereur (retour géographique au point de départ de cette chronique…) il est considéré comme le joyau du musée de la Marine, le seul canot d’apparat encore existant d’après l’amiral Vincent Campredon, directeur du musée (source AFP). Sa restauration devrait être achevée pour les Fêtes maritimes de Brest en juillet.

Denis Tardy

 

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