LUNE
Conjonction de planètes dans l’actualité, au sens propre et au sens figuré, avec la lune en… star : une éclipse partielle de lune très médiatisée, l’annulation in extremis d’une mission spatiale de l’Inde en direction de notre satellite, le tout alors que les américains célébraient les cinquante ans de la mission Apollo 11 étaient au programme de cette semaine écoulée. Chez nous, on a oublié de commémorer les quatre cents ans de la naissance de Cyrano de Bergerac (né en 1619) auteur de l’Histoire comique des États et Empires de la Lune.
« Lune, en notre mémoire… / L’Histoire/ T’embellira toujours » : la célèbre Ballade à la Lune de Musset était d’actualité ces derniers jours. Tout d’abord la NASA célébrait à partir du 16 juillet dernier les cinquante ans des premiers pas d’un homme sur la Lune. C’était Neil Armstrong, aujourd´hui décédé, mais ses coéquipiers Buzz Aldrin et Michael Collins sont toujours de ce monde, sur terre. La Lune pour sa part n’a pas revu d’humain depuis 1972. Aux dernières nouvelles, elle n’a pas fait savoir par un tweet si elle le déplorait.
En revanche (était-ce la façon pour la Lune de faire connaitre son dépit de n’avoir pas reçu de visite de terriens depuis plus de trente ans ?) notre satellite a joué à cache-cache le 16 juillet dernier, avec une éclipse rendant invisible 65 % de sa surface. Il faudra attendre le 16 mai 2022 pour une éclipse lunaire totale… quelques jours après l’élection présidentielle.
Coïncidence encore : quelques jours avant les commémorations de la NASA, l’Inde avait renoncé moins d’une heure avant son lancement à envoyer sur la Lune Chandrayann 2 aux fins d’y poser un atterrisseur près du pôle sud, embarquant un petit véhicule (‘’rover’’). Il n’empêche que l’agence spatiale indienne, qui a déjà mis en orbite autour de la Lune en 2008 une sonde et prévoit trois astronautes dans l’espace en 2022, surprend les ‘’nations spatiales’’ par sa capacité à réaliser ses missions avec des investissements très faibles par rapport à ses concurrents comme les États-Unis.
Dommage que dans un tel contexte notre pays n’ait pas tenu à rappeler que le premier homme sur la Lune était un français, non pas Michel Ardan le héros de Jules Verne, et bien avant Tintin : on veut parler de Savinien de Cyrano, dit de Bergerac, né il y a exactement quatre siècles en 1619. Son Histoire comique des États et Empires de la Lune lui a permis de découvrir sur notre satellite… le paradis terrestre. Et de rencontrer des habitants de la Lune, des séléniens, qui marchent à quatre pattes et se nourrissent en respirant de la fumée. Ils nous seraient bien utiles, les séléniens aujourd’hui pour lutter contre la pollution de l’air…
Denis Tardy