PRINCES
Le prince de Galles ces derniers jours s’est attiré une volée de bois vert : en cause ses engagements en faveur de l’homéopathie. Un autre prince, d’Arabie saoudite lui, est dans le collimateur de l’ONU. Que ne cultivent-ils-pas la discrétion d’Hans-Adam II, ci-devant prince du Liechtenstein ? Et avec le match de football de quart de finale de la Coupe du monde féminine opposant la France aux États-Unis se déroulant au parc… des princes, nul doute qu’il y en avait beaucoup pour les princes dans l’actualité de la semaine.
D’ici que les défenseurs de l’homéopathie crient au complot… Des deux côtés du Channel en effet, les opposants à l’homéopathie ont laché leurs coups ; en France, la Haute autorité de Santé vient de prôner le déremboursement des produits homéopathiques, en Grande-Bretagne une partie de l’opinion publique déplore que le prince de Galles parraine la faculté d’homéopathie de Londres, un scientifique n’hésitant pas à accuser le successeur désigné d’Elisabeth II « de promouvoir le charlatanisme ». Bigre…
Autre prince héritier dans la tourmente, celui d’Arabie saoudite à propos de l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi en octobre dernier à Istambul. Quelques jours après la publication d’un rapport d’enquête, Agnès Callamard (rapporteur spéciale sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires au Haut commissariat des Nations-Unies aux droits de l’homme) en a remis une couche devant le Conseil des droits de l’homme de l’ONU à Genève : elle demande à l’Arabie saoudite d’enquêter sur « la chaîne de commandement » ayant conduit à cet assassinat en pointant comme ‘’cerveau’’ un proche conseiller du prince Mohammed Ben Salman. Pas sûr que le prince héritier apprécie…
On se plait à imaginer Hans-Adam II (vous ne le savez peut-être pas, c’est le très discret et richissime prince du Liechtenstein) compatissant en prenant connaissance de l’infortune de ses ‘’confrères’’ Charles et Mohammed certes, mais se félicitant aussi d’avoir pris ses précautions : depuis une réforme constitutionnelle, en 2003, impossible de supprimer la monarchie au Liechtenstein par un référendum, le prince disposant d’un droit de véto… Considéré comme le plus riche des souverains d’Europe, Hans-Adam II peut toujours expliquer à ses sujets que certes, la démocratie n’a guère droit de cité dans le gouvernement de la principauté, mais qu’ils disposent d’un certain bien-être matériel : le PIB par habitant s’établissant à plus de quatre fois celui de la France… Vous me direz, un autre (et un seul) état fait mieux, et c’est aussi une principauté, Monaco.
Princes toujours dans l’actualité, mais français ceux-ci : ce sont en effet les membres de la famille royale du XVIII° siècle qui ont donné leur nom générique au stade parisien édifié en 1897 à l’emplacement d’une de leur promenade favorite, parait-il. C’est dans ce stade historique que l’équipe de France de football féminine s’apprêtait, vendredi dernier à vouloir, sinon entrer dans l’histoire, à tout le moins marquer les esprits. On sait ce qu’il en est advenu…
Denis Tardy