Chronique du jeudi 15 novembre 2018

 

SOUS-MARINS

 

Il aura fallu un an et deux jours pour identifier le lieu de l’épave du sous-marin argentin ‘’San Juan’’ disparu avec son équipage de 44 personnes dans l’Atlantique à 400 km des côtes de la Patagonie. Quelques jours auparavant, c’était notre président de la République qui s’adressait aux français depuis le porte-avions ‘’Charles de Gaulle’’, récemment remis à niveau ; il aime bien les bâtiments de la ‘’Royale’’ notre Emmanuel Macron : souvenez-vous, en juillet 2017, il se faisait hélitreuillé à bord d’un sous-marin nucléaire, le ‘’Terrible’’. Et puis ce qui s’est passé récemment en Argentine, cela fait se remémorer l’affaire du ‘’Koursk’’, ce sous-marin nucléaire lanceur de missiles qui a sombré le 12 août 2000. Et surtout plus ancien mais chez nous, le naufrage du sous-marin ‘’Minerve’’ le 27 janvier 1968 (52 disparus). Le président de Gaulle, s’en souvient-on, avait voulu rendre un hommage particulier aux disparus du « Minerve » en effectuant en février 1968 une plongée à bord de l’’’Euridyce’’, à son tour disparu corps et biens (4 mars 1970) !

Les familles des 44 membres d’équipages du sous-marin argentin ‘’San Juan’’ auront donc attendues un an après sa disparition le 15 novembre 2017 pour savoir où se trouvait l’épave. La société américaine Oceano Infinity à l’origine de la découverte a gagné son pari et 7,5 milliards de $, montant de la prime que lui avait promis le gouvernement argentin ; money, money, money… Chez nous quelques jours auparavant, c’était sur un porte-avions, le ‘’Charles de Gaulle‘’, que notre président de la République excursionnait, pour s’adresser aux français et puis y passer la nuit. Dans une couchette chaude ? Il aime bien la ‘’Royale‘’ Emmanuel Macron : en juillet 2017, ne s’était-il pas fait hélitreuillé à bord du sous-marin nucléaire le ‘’Terrible’’ ?

Et puis ce qui s’est passé en Argentine au large de la Patagonie renvoie à différentes catastrophes de ce genre : celle du ‘’Koursk’’, sous-marin nucléaire lanceur de missiles de croisière russe qui en août 2000, victime de deux explosions, coulait en mer de Barents, une vingtaine de marins qui n’avaient pas été tués sur le coup ayant survécus plusieurs jours. Depuis, la centaine de victimes ont, à l’occasion d’une opération de renflouage, été récupérés et les 115 corps enterrés en Russie. Ce sont des sociétés néerlandaises, Smit international et Mammoet qui ont remonté l’épave du ‘’Koursk’’, pour… 65 millions de $. Pas de doute, les prix ont augmentés depuis quelques années à en juger par la prime de 7,5 milliards de $ pour le repérage du ‘’San Juan‘’ évoqué plus haut…

Dernier souvenir, encore plus ancien, que cette catastrophe du ‘’San Juan’’ nous rappelle : on est en France, le 27 janvier 1968, et un sous-marin diesel électrique de la classe ‘’Daphné’’, le ‘’Minerve’’ coule au large de Toulon, avec 52 marins à bord, sans que l’on sache ce qui s’est passé, ni que l’épave ne soit retrouvé. Le président de la République voulut rendre un hommage tout à fait marquant et le 9 février 1968 il effectua une plongée à bord du sous-marin ‘’Euridyce’’. Hasard ou malédiction, l’’’Euridyce’’ lui aussi sombra corps et bien le 4 mars 1970, au large du cap de Camarat, faisant 57 morts. Si l’épave fut retrouvée, la cause exacte du naufrage ne fut jamais clairement établie.

Pas de doute, si la situation de la Première ministre de Grande-Bretagne devient si intenable qu’elle en soit réduite à quitter son pays, qu’elle évite de prendre un sous-marin… à moins qu’il s’agisse de celui de la chanson des Beatles d’août 1966, Yellow submarine qui précise « And our friends are all on bord » …

Denis Tardy

 

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