Chronique du jeudi 9 juin 2018

 

BAINS

 

Avec cette chronique consacrée aux bains, alors même que le but poursuivi chaque semaine, c’est de… se plonger dans l’actualité à partir d’un mot-clef, la boucle est bouclée en quelque sorte avant une petite pause estivale. Dernière trempette dans l’actualité donc, avant de se remettre dans le bain début septembre.

Pas de dérogation cet été 2018 sur le front des bains et baignades (volontaires, pas ceux de personnes migrantes en Méditerranée): les noyades demeurent au rendez-vous. Du 1er au 26 juillet, sur les 1 139 noyades enregistrées, 251 furent fatales. Chaque année, environ 500 décès de ce type sont recensés durant les mois d’été. Le plus souvent en mer (34 %), dans les piscines (29 %) et ce sont les enfants de moins de 6 ans et les personnes de plus de 65 ans qui sont le plus concernées. Pour autant, difficile d’imaginer d’interdire la baignade : ce serait jeter le bébé avec l’eau du bain…

Autre bain dans l’actualité, le 7 août dernier, avec notre président en vacances, sorti de sa forteresse de Brégançon pour… un bain de foule. On a pensé à lui ces derniers temps, en retrouvant à l’occasion de recherches sur l’histoire parlementaire un discours de Raoul Péret du 12 février 1921, qui du haut de son perchoir de la Chambre des députés qu’il présidait, déclarait entre autre : « Jamais il ne fut plus nécessaire de pratiquer la politique des résultats. On attend de nous plus que des mots, alors que tant de problèmes se posent, qui exigent impérieusement des solutions. La restauration de nos finances [vous avez dit 2 200 milliards € de dette publique ?], l’application intégrale et inflexible des traités [vous avez dit accord de Vienne sur le nucléaire iranien de 2015 ou traité de Paris sur le climat de 2016 ?] sollicitent surtout nos énergies. Elles ne seront pas défaillantes. » Du Emmanuel Macron pur jus… il y a près de 100 ans ; pas très moderne, finalement notre président qui fustige le monde ancien…

Bain de sang, enfin, au Yemen, à Dahyan : 29 enfants ont été tués jeudi dernier lors d’une frappe aérienne contre un bus menée par la coalition militaire dirigée par l’Arabie Saoudite. La France a « condamné » la frappe aérienne ; les États-Unis se sont dit « très préoccupés ». Ben voyons…

Denis Tardy

 

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