Chronique du jeudi 5 juillet 2018

 

DOPAGE

 

Ils sont gâtés les amateurs de sport ces derniers jours avec l’alignement des planètes Coupe du monde de football, Tour de France cycliste, Tournoi de tennis de Wimbledon. « Citius, Altius, Fortius » dit la devise universelle des Jeux olympiques ; plus vite, plus haut, plus fort, à n’importe quel prix ?

Finalement, au risque de se faire asperger d’urine en guise de geste d’humeur de la part de spectateurs mécontents qu’il ait été admis à s’aligner dans le Tour de France 2018, le coureur cycliste britannique Chris Froome sera bien présent sur la ligne de départ. Il a été reconnu innocent d’avoir dépassé le double de la limite autorisée de prise d’un médicament, le salbutamol, considéré comme produit dopant. Une décision tombée du ciel, pour l’équipe Sky cela s’imposait, en dernière minute, de la part d’une organisation chargée de la lutte contre le dopage qui a tergiversé neuf mois pour rendre son inique verdict. Lance Armstrong, qui a gagné sept fois le Tour de France (titres retirés pour dopage en 2012) a fait des émules. Chris Froome, quatre tours à son actif, n’a pas encore dépassé le maître. De là à penser qu’il faut se méfier des coureurs cyclistes anglo-saxons… Pas de pitié en revanche pour le couple Jeannie Longo-Patrice Ciprelli : la cour d’appel de Grenoble vient de confirmer la condamnation à un an de prison avec sursis de Monsieur pour importation illicite d’EPO.

Au tournoi de tennis de Wimbledon, à bientôt 37 ans, Serena Williams confirme son retour sur les courts. Retour peu probant jusqu’à présent en dépit de l’utilisation d’une tenue inhabituelle pour jouer, une combinaison noire et couvrante sensée lui éviter des problèmes circulatoires. Une combinaison qui, revêtue lors des Internationaux de France à Roland-Garros il y a quelques semaines a beaucoup fait jaser. Rien à voir cependant avec d’autres combinaisons, utilisées par les nageurs dans les années 2000-2010, à l’origine de performances spectaculaires jusqu’à leur interdiction en compétition.

En Coupe du monde de football en Russie ces derniers jours aussi, l’équipe du pays hôte a doublement surpris, dans un premier temps en courant plus vite que toutes les autres équipes puis en arrivant en quart de finale de la compétition. Le fait que la Russie nous ait habitué à s’illustrer dans le domaine du dopage d’État a du jouer dans la mise en évidence que lors de leurs deux premiers matches les footballeurs russes furent particulièrement véloces : 118 et 115 kilomètres parcourus, un record parait-il. Mais après tout, en cette année du cinquantième anniversaire des Événements de mai 1968 en France, ils voulaient peut-être mettre en pratique, comme un clin d’oeil, l’un des slogans de cette époque : « Cours, camarade, le PC est derrière toi… »

Aux Jeux olympiques, Astérix, Obélix et la bande de gaulois de Goscinny et Uderzo gagnent grâce à la potion magique du druide Panoramix. C’était de la fiction, en revanche, les athlètes de l’Antiquité participant à ces mêmes jeux ingurgitaient qui de la viande de taureau (les lanceurs et les boxeurs), de la viande de chèvre (les sauteurs), de la viande de porc (les lutteurs), censées, ces viandes, les aider à gagner.

Dopage, le mot commence par un D comme l’expression « Depuis que le monde est monde »…

Denis Tardy

 

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