ROUTES
Après avoir apporté son soutien au président chinois pour son projet de « Nouvelles routes de la soie » au travers de l’Eurasie, c’était début janvier, Emmanuel Macron s’est occupé il y a quelques jours de barrer la route (ou presque) aux migrants désirant passer en Angleterre depuis le nord de la France. Dans le même temps, le Premier ministre mettait en route la limitation de vitesse à 80 km/h sur les routes et se préoccupait de rétablir la circulation sur les routes de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Quant au rallye du Dakar, ce devait être la fin de la route pour les concurrents à Cordoba, samedi 20 janvier. L’actualité, décidément, a mis ces derniers jours la route à toutes les sauces.
Face à une Chine tentée de garder pour soi les bénéfices des « Nouvelles routes de la soie », Emmanuel Macron a apporté son soutien au projet en précisant bien qu’elle ne sauraient être les voies « d’une suprématie déguisée ». Une sorte de feuille de route pour des relations franco-chinoises plus équilibrées ?
À l’inverse notre président a un peu plus barré la route aux migrants souhaitant passer en Angleterre depuis le nord de la France, avec l’accord conclu avec Theresa May pour la gestion de l’immigration entre la France et le Royaume-Uni. Y aurait-il deux types de routes : celles du commerce, bénéfiques ; celles des migrations, maléfiques ?
Et pendant ce temps le Premier ministre, afin de faire baisser le nombre de morts sur les routes, a décidé pour le 1er juillet prochain la limitation à 22,22 mètres par seconde, pardon, à 80 km/h, la vitesse sur les routes de France. La ligue des conducteurs estime que le Premier ministre fait fausse route: « Si 1% de vitesse en moins permettait 4% de morts en moins, il suffirait de réduire la vitesse de 25 km/h pour qu’il n’y ait plus aucun morts sur les routes de France » explique-t-elle. Cette ligue, on l’aura compris, estime que ladite mesure ne tient pas la route. Édouard Philippe n’en a pas fini avec les routes, confronté dorénavant à la réouverture des routes traversant la Z A D de Notre-Dame-des-Landes. Mais au fait, pourquoi les réouvrir à la circulation ? Au moins pendant ces quelques années où elles n’étaient pas praticables, il n’y a pas eu d’accidents automobile.
Des accidents, en revanche, il y en a eu beaucoup sur la route du rallye du Dakar qui devait arriver à Cordoba ce 20 janvier. Et de nouveau les voix des écologistes se sont fait entendre pour dénoncer « les préoccupations environnementales qui passent au second plan au regard des retombées économiques » du rallye.
Un discours constant des écologistes (déjà en 1980 René Dumont parlait de « rallye indécent ») qui de ce fait a le mérite de ne pas être déroutant.
Denis Tardy