Chronique du jeudi 6 juillet 2017

 

CALENDRIER

 

Édouard Philippe, notre Premier ministre n’a pas manqué d’a propos avec son discours de politique générale prononcé le 4 juillet dernier : dans le calendrier républicain, le 4 juillet/16 messidor porte le nom de… tabac, heureuse coïncidence pour annoncer l’augmentation à 10 € du prix du paquet de cigarettes ! De là ce que les buralistes choisissent le 28 septembre/7 vendémiaire prochain, jour baptisé carotte dans le calendrier républicain, pour une manifestation… Dans une période où de tous bords, on invoque le retour à l’esprit républicain, personne (encore) n’a suggéré parmi les réformes qui s’imposent de toute urgence, le retour au calendrier républicain, en vigueur de 1792 à 1806, au nom de la laïcité. Et pourtant…
Et pourtant un tel calendrier « collerait » tellement mieux à l’actualité.
Par exemple , la justice pourrait choisir la date du 17 septembre (« jour de la vertu » dans le calendrier républicain) pour prendre des initiatives concernant Richard Ferrand, François Fillon, François Bayrou ou Marine Le Pen…
Avant, durant le mois d’août, le 10 août/23 thermidor, Laurent Vauquiez pourrait prendre tous les ténors de vitesse chez Les Républicains pour annoncer sa candidature au leadership du parti ; et cela depuis Le Puy, en ce jour républicain portant le nom de lentille…
Pour rester dans le registre des élections, il n’échappe à personne que les Sénatoriales sont prévues pour le 24 septembre/3 vendémiaire prochain. Un Sénat que le célèbre constitutionaliste Maurice Duverger avait qualifié ironiquement d’ « assemblée du seigle et de la châtaigne » ; cela ne s’invente pas, le 3 vendémiaire, c’est le jour de la châtaigne dans le calendrier républicain .
Quant au budget 2018, le gouvernement aurait tout intérêt à l’avoir « bouclé » le 14 décembre/24 frimaire, histoire, en ce jour oseille du calendrier républicain, de se concilier les bonnes grâces des contribuables.
Jean-Luc Mélenchon devrait donc se presser d’exiger le rétablissement du calendrier républicain. Pour le symbole, certes, mais aussi parce que le temps presse si l’on veut faciliter les choses : pour les révolutionnaires, l’année commençait le lendemain du jour de la Révolution, fixé au 21 septembre.
Révolution en outre, titre d’un livre de notre président de la République.

Denis Tardy

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