Chronique du jeudi 27 avril 2017

 

DISCOURS

 

Cela doit être frustrant pour les petites mains de l’ombre, qui rédigent les discours, allocutions diverses et variées, parfois même les tweets des candidats aux élections, de ne pas se voir reconnaitre la paternité de ces textes. Frustrant et épuisant, surtout dans la dernière ligne droite comme les deux semaines avant le 2e tour de l’élection présidentielle alors que les interventions se multiplient. Alors on a pensé à eux ; et en farfouillant, on a retrouvé un petit bijou, toujours d’actualité. Les « plumes » pourront le reprendre sans grand risque car son auteur, aujourd’hui, est bien méconnu. Mais c’est fou comme 114 ans après sa publication, ce texte pourrait resservir sans en changer une virgule.

 

Bruno Le Maire serait, du moins l’a-t-il laissé entendre, le véritable auteur du discours très applaudi prononcé le 14 février 2003 par Dominique de Villepin à l’ONU. Pour faire part des réticences de la France à s’engager dans des opérations militaires contre l’Irak de Saddam Hussein. Une illustration parmi beaucoup d’autres d’une pratique très répandue : celle du travail ingrat des « plumes » des grands de ce monde; des « plumes » soumises à des cadences infernales en ces périodes électorales. On a décidé de les aider en leur fournissant une péroraison fort bien troussée, ma foi. Et passepartout. Aspect ludique, en plus, de la reproduction de ce texte datant de 1903 : en trouver l’auteur…
« Nous croyons fermement que notre pays tient en réserve assez de ressources pour que de nouvelles forces entrent en jeu et lui permettent de jouer sa partie sur l’échiquier indéfiniment agrandi, dans une concurrence de plus en plus nombreuse. Nous pensons aussi que les grands changements dont nous sommes témoins n’atteindront pas foncièrement ce qu’il y a d’essentiel dans notre tempérament national… Des révolutions économiques comme celles qui se déroulent de nos jours, impriment une agitation extraordinaire à l’âme humaine ; elles mettent en mouvement une foule de désirs, d’ambitions nouvelles ; elles inspirent aux uns des regrets, à d’autres des chimères. Mais ce trouble ne doit pas nous dérober le fond des choses. Lorsqu’un coup de vent a violemment agité la surface d’une eau très claire, tout vacille et se mêle ; mais, au bout d’un moment, l’image du fond se dessine de nouveau. L’étude attentive de ce qui est fixe et permanent dans les conditions géographiques de la France, doit être ou devenir plus que jamais notre guide. »
Allez, on va vous aider à trouver le nom de l’auteur de ce texte : il est né à Pézenas dans l’Hérault…

Denis Tardy

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