Chronique du jeudi 9 mars 2017

 

SOCIALISTES

 

Des scissions, la famille politique socialiste en a connu en plus d’un siècle, depuis la création en 1905 de la SFIO (Section française de l’Internationale ouvrière) et sa montée en puissance avec Jean Jaurès avant le premier conflit mondial.
Parmi les plus marquantes, celle du Congrès de Tours qui aboutit à la création de la SFIC (section française de l’Internationale communiste) devenue parti communiste, la minorité restante demeurant (sans « l’Humanité » quotidien de Jean Jaurès) à la SFIO pour, selon le mot de Léon Blum, « garder la vieille maison » socialiste. Autre scission marquante, celle de 1956, lorsqu’en novembre, 81 personnalités de la SFIO publient un manifeste contre la politique menée par le gouvernement socialiste en Algérie alors française. Ce qui débouchera sur la création du PSA (parti socialiste autonome) en mai 1959 devenu PSU (parti socialiste unifié) en avril 1960.
Ces scissions-là, tout le monde les connait. En revanche, la mémoire collective a beaucoup moins conservé le souvenir de ce qui se passa en novembre 1933 et juin 1938 chez les socialistes : des épisodes qui pourtant prennent un relief singulier en rapprochement avec ce qui se passe aujourd’hui dans la famille socialiste.
Le congrès de la SFIO du 5 novembre 1933 tout d’abord: un groupe majoritaire de députés socialistes mais minoritaires au sein du parti déjà divisé entre une « aile gauche » (Marceau Pivert), des « centristes » (Léon Blum) est exclu pour ses positions réformistes. Des députés dont Marcel Déat qui se retrouveront au sein du parti socialiste de France-union Jean Jaurès, n’hésitant pas à participer à des gouvernements non socialiste… vous avez dit « ni droite-ni gauche » au nom des réformes? L’aventure de ce parti socialiste là se terminera mal, dans la collaboration avec l’Allemagne nazie.
Le congrès de la SFIO de juin 1938 qui se tient à Royan, ensuite: il aboutit aussi à une scission, de  « l’aile gauche » des socialistes qui autour de Marceau Pivert s’en vont fonder le parti socialiste ouvrier et paysan (PSOP). Vous avez dit nouveau parti socialiste de Montebourg, Peillon et Hamon de 2003?
Toujours est-il qu’en dépit de ces événements de 1933 et 1938, la bonne vieille SFIO était, à la sortie de la Seconde Guerre mondiale, l’un des trois partis dominants de la vie politique française, en charge  de la direction du pays dans ce que l’on a qualifié de « tripartisme » (socialistes, communistes, démocrates chrétiens).
La SFIO, comme le PS d’aujourd’hui, une vieille maison pas si vermoulue que cela ?

Denis Tardy

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