C’est d’abord avec le Brexit que l’on évoque les milliards en jeu. Thérésa May, Première ministre, ayant décidé de « sortir du bois », autant en profiter pour regarder la question par le petit bout de la lorgnette, celle de la contribution britannique au budget européen. En retenant comme « étalon » ce que coûte réellement aux principaux pays contributeurs leur engagement financier pour l’Europe (chiffres pour l’année 2014) ; par exemple l’Allemagne verse 26 milliards d’euros, mais peut compter sur 11,5 milliards d’euros de fonds européens utilisés sur son territoire, sa contribution nette, si l’on ose écrire, est donc de 14,5 milliards d’euros. La France, c’est 6 milliards d’euros ; le Royaume Uni seulement 4,3 milliards d’euros. Édifiant : nos amis anglais demeurent attachés au vieux principe « ce qui est à toi est à moi, ce qui est à moi reste à moi ». Ou bien alors, plus trivialement au principe de vouloir le beurre, l’argent du beurre, la suite on la connait.

Milliards encore, alors que Davos accueille beaucoup de personnalités loin d’être pauvres alors même que l’ONG Britannique Oxfam dénonce les nouveaux oncles Picsou, en expliquant que 8 personnes détiennent dans le monde autant de richesses que près de la moitié la plus pauvre (40 %) de la population mondiale. En France, c’est 21 personnes qui sont dans ce cas… Pour Oxfam, si la tendance se poursuit, le premier « super milliardaire » pourrait voir son patrimoine dépasser le millier de milliards de dollars dans 25 ans à peine. Sachant que pour le dépenser, son patrimoine, il lui faudrait débourser un million de dollars par jour pendant 2738 ans.

Pourtant la lecture du traditionnel classement des milliardaires du magazine américain Forbes montre qu’en 2016, la tendance s’est inversée : moins de milliardaires qu’en 2015 (1810 au lieu de 1826) et une addition de leurs fortunes en baisse (6,4 billions de dollars contre 7 billions en 2015)… ce qui n’empêche pas qu’en l’an 2000, il n’y avait que 470 milliardaires possédant 0,9 billions de dollars. Sur la liste de ces milliardaires, il faut atteindre les 11e et 16e place pour trouver une française et un français.

Alors que l’on vient d’évoquer les milliards par dizaines, sûr que ceux grappillés par notre ministre des finances Michel Sapin apparaissent dérisoires : on vient d’apprendre qu’en 2016, le déficit du budget de l’État a été inférieur aux prévisions, de 3,3 milliards d’euros. On évitera de crier victoire : le budget de l’État de notre pays aura tout de même été déficitaire de 68,9 milliards d’euros, autrement dit autant de dettes en plus. Les milliards supplémentaires de dépenses proposés par les candidats à l’élection présidentielle sont à considérer à cette aune, surtout par les plus jeunes, au moment de glisser leur bulletin dans l’urne.

On aurait aimé évoquer le football, et la proposition de modifier l’organisation de la Coupe du monde avec 48 équipes. Mais si la FIFA a recueillie près de 5 milliards de dollars avec la dernière compétition de ce type (impôts payés en Suisse) la nouvelle formule ne pourrait que rapporter que 605 millions d’euros, pas des milliards.

T’as pas cent balles?