Chronique du jeudi 27 octobre 2016

 

GROS

 

Maigre consolation : la progression de l’obésité ralentirait dans notre pays, après avoir connu une augmentation spectaculaire (6,1 % des adultes concernés en 1980, 15 % en 2012, d’après l’INSERM). En revanche le surpoids se porte bien si l’on ose écrire avec plus d’un français sur deux âgé de plus de 30 ans en excès de poids. Cela dans un contexte où le surpoids demeure inversement proportionnel au poids financier : il affecte beaucoup moins les catégories sociales disposant de gros revenus que les personnes moins favorisées. Gageons que Coluche à ce sujet aurait souligné la double injustice qu’il y a pour une personne pauvre et obèse de devoir se serrer la ceinture.

On a réussi à trouver, dans une actualité déclinant le mot gros à toutes les sauces, que les belges wallons n’échappaient pas au phénomène de l’obésité se généralisant : en 2001, 5 % des enfants wallons étaient obèses, chiffre atteignant 9 % en mai 2016, lors de la Journée européenne de l’obésité. Les statistiques publiées à cette occasion rappelaient que si 14 % des belges étaient obèses, cette proportion grimpait à 16 % en Wallonie. On ne sait pas si depuis la proportion a évolué, alors que cette province, en bloquant la signature du traité CETA de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada fait furieusement penser à une fable, celle de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le boeuf.

Les policiers français, pour leur part, en ont gros sur la patate. Ils devaient être reçus par le Président de la République en personne mercredi 26 octobre. Lequel, soit dit en passant, donne l’impression de faire le gros dos face aux difficultés qui s’accumulent. On espère simplement que les représentants syndicaux ne ressortiront pas gros jean comme devant de l’Élysée.

Au plan international, alors que Proche et Moyen-Orient sont à feu et à sang, les Nations Unies continuent de faire les gros yeux aux auteurs d’exactions toutes plus horribles les unes que les autres, sans aucun résultats concrets ; le plus terrible, c’est qu’il y a gros à parier, comme le souligne l’homme politique suisse Jean Ziegler, aux premières loges comme membre du comité consultatif du Conseil des Droits de l’Homme des Nations Unies, dans une interview accordée à la Tribune de Genève il y a quelques jours, que la paralysie de l’organisation internationale perdure s’il n’y a pas de réforme du Conseil de sécurité.

Quant à l’évolution de la courbe de chômage en France, beaucoup commentée à l’issue de la publication des statistiques de Pôle emploi de septembre, il serait aventureux d’avancer que le plus gros est fait : 66 300 chômeurs de moins en catégorie A, alors qu’il demeure 3 490 500 personnes sans emploi, c’est tout au plus une grosse goutte d’eau.

Pour les tenants du gros bon sens populaire.

Denis Tardy

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