VERT
L’actualité ces derniers jours voit, à l’instar du Magicien d’Oz, la vie en vert : ce sont les politiques qui appellent à une relance ‘’verte’’ après la crise du Covid-19 ; ou alors la différentiation entre départements classés vert ou bien rouge en vue du dé-confinement, un peu comme Bison futé, presque cinquantenaire, pour la circulation automobile ; vert toujours pour les religions, Islam en tête (le vert couleur préférée du Prophète est aussi symbolique pour cette religion) dont le mois de Ramadan se voit contrarié par l’épidémie ; idem pour les catholiques, privés par cette même épidémie de célébrations qui apprécieraient qu’on leur autorise de se retrouver à Pentecôte, juste avant le début du ‘’temps ordinaire’’ où le prêtre célèbre la messe en vert. Vert enfin comme un documentaire de Michael Moore sur les énergies renouvelables pas si… vertes que cela.
Comme le Magicien d’Oz dans sa Cité d’émeraude voit la vie en vert, l’actualité, pour cause de Covid-19, ne cesse de faire des clins-d’œil à la couleur verte ces derniers temps. Soit dit en passant, on rêverait que les Trump, Poutine, Bolsonaro et autres XI Jinping sans oublier Erdogan fassent preuve de l’humilité de l’épouvantail, du bûcheron ou du lion, personnages du roman de Lyman Frank Baum paru en 1900 aux États-Unis, dans les politiques qu’ils conduisent contre la pandémie… Autrement dit reconnaître leur manque de cerveau, de cœur, de courage…
On reste avec les politiques : notre ministre de l’Économie vient de préconiser d’accélérer la transition écologique à la faveur de la crise économique générée par l’épidémie de Covid-19, et il appelle à une ‘’relance verte’’. Il n’est pas le premier. On imagine cependant les principaux pays producteurs de pétrole verts de rage de devoir prolonger la situation actuelle où leurs ressources liées à ‘’l’or noir’’ s’effondrent.
Le vert, c’est aussi la couleur choisie pour les départements où le Covid-19 serait moins prégnant, en vue du dé-confinement. On rappellera que le système Bison futé, créé en 1976, relevait de la même approche ; par curiosité, on est allé regarder la carte Bison futé du jeudi 7 mai : elle était toute verte. En sera-t-il de même au début de la semaine prochaine avec le retour de ceux qui se sont mis… au vert dans leurs résidences secondaires ?
Couleur verte toujours, celle préférée du prophète Mahomet et, par extension, symbolique pour l’Islam : pour les musulmans en ce moment, le Corid-19 altère leur célébration du Ramadan (cette année du 23 avril au 24 mai), et nul doute que la fête de l’Aïd El-Fitr (fin de la période de jeûne d’une trentaine de jours) aurait gagnée à pouvoir être célébrée dignement et sans confinement, sauf qu’aux dernières nouvelles, les rassemblements importants ne pourraient être organisés qu’à partir de début juin. Même problématique pour les catholiques déjà privés de célébrations pour Pâques et qui demandent instamment de pouvoir se réunir pour Pentecôte, le 31 mai, soit un petit écart de deux jours par rapport à la date prévue par le gouvernement. Petit rappel : à partir de Pentecôte, les prêtres célébrants adoptent la couleur liturgique verte pour la période dite de ‘’temps ordinaire’’. Temps ordinaire que de vivre avec la menace de Covid-19 ?
Actualité verte cinématographique enfin, avec un documentaire de Michael Moore, Planet of the Humans, mis en ligne gratuitement sur internet ; il suscite la polémique dans les milieux écologistes parce qu’il dénonce les incohérences dans la production d’énergies renouvelables entraînant, si l’on ose écrire, un remède pire que le mal, et cela au plus grand bénéfice des milieux d’affaires s’étant précipité dans le Green business ; le vert, on ne l’a pas oublié, c’est la couleur des billets en dollar.
Denis Tardy