Chronique du jeudi 23 avril 2020

 

FLEURS

 

Paradoxe ces derniers temps, même les fleurs, et l’optimisme qu’elles devraient générer, nous renvoient à la morosité ambiante, qu’il s’agisse du muguet, des tulipes, des roses. Quand l’actualité, et ses clins d’œil à l’histoire, le dit avec des fleurs…

 

Pourtant, en cette période difficile, ce n’aurait pas été mal de pouvoir s’offrir les uns aux autres un brin de muguet en guise de porte-bonheur, comme c’est la tradition depuis le roi Charles IX (1550-1574). La logique implacable du confinement en a décidé autrement, avec l’interdiction de toute vente sur la voie publique ; sûr que Félix Mayol, le chanteur phare de la Belle époque doit s’en retourner dans sa tombe, lui qui en avait fait sa fleur fétiche et, toulonnais de naissance et de cœur, qui avait été à l’origine du muguet (toujours présente) sur l’écusson de l’équipe de rugby de la ville.

Du R.C.Toulon au Quinze de la rose : ce satané Covid-19 aura eu raison de tous les événements sportifs d’importance, le rugby n’échappant pas à la règle, et donc du Tournoi des six nations 2020 alors que l’équipe de France et celle d’Angleterre étaient au coude à coude au classement. Aux dernières nouvelles, l’hypothèse de reprendre le mythique tournoi à l’automne serait explorée : soyons chauvin en rappelant que, si c’était le cas, les roses ne fleurissent pas naturellement en automne, alors que les coqs chantent toute l’année…

Et la tulipe dans tout ça ? Et bien figurez-vous qu’au XVIIe siècle, en 1637 pour être précis, cette fleur, ou plutôt ses bulbes, fut à l’origine du premier krach financier de l’histoire moderne, à Amsterdam. Un point de rapprochement supplémentaire entre les bulbes et le pétrole qui tous les deux sont sous terre : les ressorts de l’effondrement du marché d’Amsterdam étaient comparables à ceux à l’œuvre actuellement sur le marché pétrolier, toutes proportions gardées. À une exception près: une tulipe, c’est tout de même plus emballant qu’un baril de pétrole…

Denis Tardy

 

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