Chronique du mercredi 18 mars 2020

 

COVID 19

 

COVID 19 oblige, on se demande avec l’Italie ‘’mise sous cloche’’, si les cloches de nos églises qui doivent partir à Rome Jeudi saint (le 14 avril prochain) pourront revenir pour sonner la Résurrection dans nos clochers. D’ici qu’on impose une quarantaine aux cloches… Avec le réflexe d’anticipation aujourd’hui très répandu, le syndicat mondial des cloches s’est déjà mis en relation avec l’Association des producteurs de courges pour Halloween et avec le directeur de cabinet du Père Noël. Pour alerter sur la possible annulation et de la distribution des bonbons fin octobre et de celle des cadeaux au pied de la cheminée ou du sapin le 24 décembre. Un conseil : seuls ceux qui considèrent l’humour comme un remède alors que sévit une pandémie contre laquelle il n’en existe pas peuvent lire la suite.

 

« Ils n’en mourraient pas tous, mais tous étaient frappés » énonçait notre bon Monsieur de La Fontaine dans Les Animaux malades de la peste. Une fable plus que jamais d’actualité avec la pandémie de COVID 19. Partout dans le monde, les gouvernements sonnent le tocsin… et l’on imagine l’inquiétude de la Savoyarde, dans son clocher de Montmartre, bourdon de plus de dix-huit tonnes ce qui en fait le leader naturel des cloches de France. Elle vient de sonner l’alarme auprès de ses consœurs et confrères : « Déjà qu’avec la déchristianisation en cours, plus personne ne s’intéresse à notre voyage annuel à Rome, entre Jeudi saint et Pâques, le pire serait qu’à cause de ce fichu COVID 19, on nous empêche de nous déplacer, rompant ainsi avec une tradition séculaire! Il nous faut prendre des initiatives fortes: tout d’abord rappeler notre utilité, en décidant par exemple que l’on sonne toutes et tous le tocsin pendant une heure un jour prochain. Et puis comme l’union fait la force, il nous faut engager des discussions avec l’Association des producteurs de courges pour Halloween, eux-aussi auraient tout à perdre de l’annulation de la fête du 31 octobre ; on doit aussi discuter avec le Père Noël, son directeur de cabinet a d’ailleurs déjà pris contact et nous propose une action forte commune, à déterminer ; vous imaginez l’impact d’une interdiction de voyager du Père Noël ? »

L’appel à l’ouverture de négociations a été entendu : des fuites à propos de la réunion tenue au sommet pourtant dans la plus grande discrétion nous permettent de révéler en exclusivité que l’Association des producteurs de courges, acceptant d’enterrer la hache de guerre avec le Syndicat mondial des cloches très proche du Christianisme et donc concurrent des sectateurs d’Hallowen, a donné son accord à une demande officielle auprès de Dieu, par une délégation conduite par la Savoyarde, afin qu’il intervienne pour faire cesser la pandémie.

Dieu n’a pas encore reçu la délégation, mais Saint-Pierre, si. Évasif sur la réponse à attendre de Dieu, il s’est cependant lui-aussi référé sentencieusement à Jean de La Fontaine, plus particulièrement à la fable Le Chartier embourbé : « Aide-toi, le ciel t’aidera… »

Denis Tardy