MOUSTACHUS
Alors que le port de la barbe (naissante à la ‘’geek nouveau monde’’ ou épanouie à la mode islamiste) tend à uniformiser les visages masculins, la moustache résiste encore et toujours à l’instar de celle d’Astérix dont une 38° aventure vient de paraître ; pour sa part, Erdogan maintient la tradition des dictateurs va-t-en guerre, moustachus ; le secrétaire général de la CGT, moustachu aussi, a encore marqué l’actualité lors des mouvements sociaux à la SNCF ; quant au sélectionneur de l’équipe de France de rugby, ses bacchantes ont accompagné la défaite d’un cheveu du XV de France face aux joueurs gallois en Coupe du monde. Une actualité marquée par les moustaches donc.
Trente-huitième album, le 24 octobre dernier pour le héros créé par le regretté René Goscinny et son compère Albert Uderzo. Avec La Fille de Vercingétorix prénommée Adrénaline, Astérix sexagénaire fringant (ses aventures ont débutées le 29 octobre 1959) peut se friser la moustache de contentement : c’est à des ventes chiffrées en millions d’exemplaires que l’album est promis. À sa naissance, les moustachus célèbres étaient légion (pas romaines…) : Charlot (mort en 1977), Brassens (en 1981), Dali (en 1989), Clark Gable (en 1960)… pour ne citer qu’eux. Aujourd’hui la moustache n’a plus la cote, à de rares exceptions près que l’actualité de ces derniers jours a cependant mis en lumière.
Avec, chez les dictateurs, Erdogan qui maintient la riche tradition des moustachus belliqueux, avec ses opérations militaires en Syrie : tradition des Hitler, Staline, plus près de nous des Pinochet et autres Videla voire des colonels grecs comme Papadopoulos. Sans oublier Franco, lui aussi de nouveau dans l’actualité avec l’exhumation de sa dépouille le 24 octobre également. Tous des moustachus.
Dans le milieu du rugby, le sélectionneur du XV de France également apparaît comme un défenseur des traditions : le 20 octobre dernier, les moustaches de Jacques Brunel après la victoire d’un cheveu des gallois sur les français, étaient en berne. Il va passer la main à Fabien Gaultier, glabre, lui.
Et dans la vie publique, où les José Bové et autres Noël Mamère n’ont pas trouvée de successeurs moustachus, quatre membres du gouvernement français ont opté pour la barbe (Philippe, Castaner, Lecornu, Taquet) illustrant la tendance actuelle en matière de pilosité du visage. Il faut traverser l’Atlantique pour trouver un politique de premier ordre moustachu, John Bolton, le ‘’faucon’’ que Trump a remercié en septembre dernier.
Du coup, les bacchantes de Philippe Martinez accentue encore l’image rétrograde de la CGT dont il est le secrétaire général. Ses vigoureuses prises de position pour défendre les ‘’grévistes’’ de la SNCF en témoignent. Doit-on attendre de cet ancien communiste (il a quittée PCF en 2002) un appel du style « moustachus de tous les pays, unissez-vous »?…
Denis Tardy