Chronique du jeudi 28 février 2019

 

NUCLÉAIRE

 

6 et 9 août 1945 : les villes japonaises d’Hiroshima (250 000 habitants) et Nagasaki (240 000 habitants) sont rayées de la carte par l’arme nucléaire utilisée pour la première et dernière fois… pour l’instant. Albert Camus écrit dans le journal Combat du 8 août 1945 : « La civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie ». Trois quarts de siècles plus tard, cinq pays disposent officiellement de l’arme nucléaire (États-Unis, Russie, Grande-Bretagne, France, Chine), quatre aussi, sans avoir signé le traité de non-prolifération des armes nucléaires (Inde, Pakistan, Israël et Corée du Nord). Et ces derniers jours, Inde et Pakistan se montrent réciproquement leurs muscles, tandis que le président des États-Unis échoue à convaincre la Corée du Nord à abandonner l’arme nucléaire ; après avoir dénoncé en mai dernier le traité de 2015 pour éviter que l’Iran n’accède à l’arme nucléaire.

Les avions de l’armée de l’Inde bombardent au Pakistan, les avions pakistanais ripostent en abattant deux avions indiens, c’était il y a quelques jours. Déjà en 1947 puis en 1965, Inde et Pakistan se sont fait la guerre dans ce territoire du Cachemire disputé. Sauf que depuis, l’Inde a procédé à son premier essai d’arme nucléaire le 18 mai 1974 et que le Pakistan a réalisé son premier essai nucléaire souterrain le 28 mai 1998 ; soutenu par la Chine et l’Arabie Saoudite.

À Hanoï, Donald Trump et Kim Jong-Un n’ont pas réussi à se mettre d’accord. L’armistice de 1953 ne se transformera pas en traité de paix. Le président des États-Unis cherche à obtenir la dénucléarisation de la Corée du Nord, qui elle voudrait en finir avec les sanctions économiques qui l’étranglent en bridant son développement. L’arsenal nucléaire nord-coréen demeure opérationnel.

Au Proche-Orient aussi, la question nucléaire n’est pas récente. En novembre 2003, le ministre israëlien Shaul Mofaz déclarait : « En aucune circonstance Israël ne tolérerait que l’Iran possède l’arme nucléaire ». Israël posséderait plusieurs centaines d’armes nucléaires. En juillet 2015, un accord signé à Vienne, visait à controler le programme nucléaire iranien, pour éviter le développement d’une filière militaire. En mai 2018, les États-Unis se sont retirés de cet accord.

Donald Trump, s’il avait de l’humour, pourrait reprendre le propos de Frank Gilford (1939-2015), sportif américain : « Le football américain, c’est comme l’arme nucléaire, il n’y a pas de vainqueurs, juste des survivants ».

Denis Tardy

 

 

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