Chronique du jeudi 26 octobre 2017

 

COMMUNISME

 

La région Auvergne-Rhône-Alpes a « donné » à la CGT deux secrétaires généraux, Benoit Frachon (l’un des signataires des accords de Matignon en 1936) né au Chambon-Feugerolles (42) et Louis Vianney, natif de Vienne (38), qui vient de décéder. C’est lui qui coupa les liens entre CGT et Parti communisme, renonçant à siéger au bureau politique de ce parti en 1996. La chute du mur de Berlin, le délitement de l’Union soviétique qui suivit rendait, dans les années 1990, le communisme « has been ». Une génération plus tard, le communisme est loin d’être mort comme en témoigne l’actualité récente. Comme le congrès du parti communisme chinois fort de ses 89 millions d’adhérents ; comme les commémorations, certes timorées et sans éclat, du centenaire de la Révolution d’octobre en Russie ; comme le chantage d’un pays de seulement 25 millions d’habitants, l’un des derniers (?) régimes communiste revendiqué, menaçant de mettre à feu et à sang la planète par une guerre nucléaire.

 

Xi Jinping vient d’être réélu à la tête du Parti communiste chinois par le XIXe congrès dudit parti. Outre le pouvoir renforcé du Secrétaire-général-président, ce congrès rappelle, au cas où on l’aurait oublié, que la Chine est toujours une république « populaire », Etat communiste à parti unique ou si l’on préfère « État socialiste de dictature démocratique populaire dirigé par la classe ouvrière et basée sur l’alliance des ouvriers et des paysans » d’après la constitution. Curieusement toutefois, au sein du plus important parti politique du monde (plus de 80 millions de membres) les milliardaires et millionnaires sont bien présents.
Communisme toujours dans l’actualité avec la commémoration du centenaire de la Révolution d’octobre, qui fit de la Russie le premier pays communiste de l’histoire. Mais l’époque est révolue où la date anniversaire, le 7 novembre, donnait l’occasion d’un immense défilé militaire Place Rouge à Moscou, tout près du mausolée de Lénine et avec les apparatchiks en rang d’oignons. Ainsi le président Poutine a-t-il créé un comité pour piloter les commémorations et a-t-il souhaité que sa composition soit pluraliste à l’exception des monarchistes et des… membres du parti communiste ; reflet de la délicate relation avec le monde ancien du maître de la Russie pour qui « celui qui ne regrette pas la chute de l’URSS n’a pas de coeur, celui qui souhaite sa restauration manque de raison ».
Et puis alors que des inondations catastrophiques ont ravagées le Viet Nam (république socialiste où seul le Parti communiste est autorisé et dont le Secrétaire général est le premier personnage de l’État), un autre pays de cette aire géographique affole chancelleries et organisations internationales et met en péril la stabilité mondiale, la Corée du nord. Un pays communiste de type stalinien avec un parti unique (le parti du travail de Corée) qui a élevé au rang de vertu l’esprit de famille, avec ses dirigeants se succédant de père en fils.
Le communisme est mort, peut être, mais son cadavre bouge encore…

Denis Tardy

 

Retour