GAZ
Khan Cheikhoun en Syrie et les atrocités d’Assad ; les réserves d’hydrocarbures de la mer du Nord qui pourraient tomber dans l’escarcelle d’une Écosse indépendante ; les ministres de l’Énergie du G7 réunis à Rome, et comme régulièrement un tarif du gaz qui évolue pour les français… l’actualité a roulé plein gaz ces derniers jours.
Même l’OMS (Organisation mondiale de la santé) l’a confirmé ; une nouvelle fois, les forces syriennes ont mis en œuvre des agents chimiques lors de leur attaque à Khan Cheikhoun début avril. Comme en août 2013 à la Ghouta ; comme en mars 1988 à Halabja. Des gaz de combat apparus il y a une centaine d’années sur les champs de bataille, durant la Première Guerre mondiale. Un certain 22 avril 1915, à 17 h, à Ypres en Belgique, les troupes allemandes utilisent pour la première fois massivement des gaz mortels (150 tonnes de chlore sous pression). Dès lors beaucoup d’autres pays se lancèrent dans la production et l’utilisation de ces armes abominables ; en Europe et aussi au Proche et Moyen-Orient, ce qui nous ramène non loin de la Syrie. En 1917, 10 000 obus à gaz asphyxiants sont tirés par les britanniques lors de la troisième bataille de Gaza ; en 1920 le même gaz moutarde est utilisé par les mêmes britanniques en Palestine contre des rebelles kurdes irakiens. Faîtes ce que je dis, mais ne faîtes pas ce que j’ai fait…
Thérésa May et Nicola Sturgeon se sont rencontrées, fin mars dernier à Edimbourg. À deux jours du déclenchement de l’article 50 du traité de Lisbonne qui officialise le Brexit. Une rupture avec l’Europe dont ne veulent pas les Écossais, la Première ministre Nicola Sturgeon souhaitant un nouveau référendum sur l’indépendance de son pays. De l’eau dans le gaz donc entre les deux Premières ministres, d’autant que si l’Écosse devenait indépendante, et en fonction de la délimitation des eaux territoriales, l’Écosse pourrait compter durant les cinq prochaines années sur 60 à 70 milliards d’euros de recettes liées à l’exploitation des hydrocarbures de la mer du Nord, 50 % du gaz et 95 % du pétrole britanniques provenant d’Écosse…
Quant aux ministres de l’Énergie du G7, ils se sont réunis à Rome les 9 et 10 avril. Et ils ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur la lutte contre le changement climatique, autrement dit pour limiter les émissions de gaz à effet de serre. Ce sont les réserves des États-Unis sur l’engagement pris lors de la signature de l’accord de Paris qui ont empêché que ça gaze pour une déclaration commune.
Et puis le 1er avril dernier (non, ce n’était pas un poisson) le tarif règlementé du gaz aurait baissé de 0,40 €/MWh, soit une diminution de 0,73 % par rapport au niveau fixé le 1er mars 2017 dixit la CRE (Commission de régulation de l’énergie) qui poursuit : Au total depuis le 31 décembre 2016, le niveau moyen des tarifs de gaz naturel en distribution publique hors taxe a augmenté de 3,63 %. La suite du communiqué est du même acabit, incompréhensible : La facture annuelle, toutes taxes comprises, acquittée par un client au tarif B1 (client type chauffé au gaz) pour ses livraisons de gaz sur la période allant du 1er mai 2016 au 30 avril 2017 sera en hausse de 0,99 % par rapport à sa facture annuelle établie sur la période allant du 1er avril 2016 au 31 mars 2017. Si l’évolution du tarif règlementé Gaz de GDF Suez n’est pas une usine à gaz, cela y ressemble fortement !
Denis Tardy