VACHES
Vache, ce qui se passe au Salon de l’agriculture de Paris : on n’entend parler que d’elles, les vaches,
dans les média.
Exemples : le Président de la République, en visite porte de Versailles s’exclame « au moins il y en a une qui m’aime ici » en caressant Fine, la vache bretonne mascotte ; le candidat de la droite à l’élection présidentielle (1) pour sa part s’entend dire par un éleveur : « Je gagne 356 € par mois pour torcher le cul de mes vaches » ; toujours au Salon de Paris, un agriculteur constate au passage du candidat « ni gauche-ni droite » de l’élection présidentielle « je pense qu’il découvre les vaches, Macron » ; les vaches au sens propre, serait-on tenté d’ajouter, les autres, il les connait déjà.
Le florilège se poursuit avec un éleveur savoyard qui constate à propos de la candidate d’extrême-droite à l’élection présidentielle, prenant la pose successivement avec Gentiane (race Abondance), Idalgo (Charolaise), Jethro (Blonde d’Aquitaine) et Bouba la Montbéliarde: « Elle est à l’aise, çà se voit qu’elle a l’habitude ». De garder les vaches ? La ministre de l’Environnement s’y est mise aussi : « Il y a des choses qui ne vont pas mais il y a des choses qui vont bien, regardez la beauté de votre troupeau » a-t-elle dit à un éleveur de vaches de race Parthenaise; on imagine ledit éleveur brûlant de lui rétorquer que la beauté ne suffit pas à nourrir son homme…
Bref, au Salon de l’agriculture, il n’y en a que pour la filière bovine d’après les média ; ignorés ou presque les porcs bretons, les canards du sud-ouest, les chèvres et les poulets d’un peu partout. De là à dire que les vaches cachent la forêt de l’élevage dans notre pays… un peu comme pour l’élection présidentielle les informations relayées par les média se concentrent sur les démêlées judiciaires du candidat de droite, les propositions de fond des autres candidats étant reléguées à la portion congrue ou presque…
La vie politique et ses campagnes électorales auprès des gens de la campagne n’échappe pas aux vacheries.
Denis Tardy
(1) L’actualité pouvant être mouvante, on précisera que ces lignes ont été écrite jeudi dernier aux aurores.