PRIMAIRES
Et une, et deux, et trois primaires : c’est reparti pour un dernier épisode s’achevant le 29 janvier. Vous avez aimé la primaire des Verts, vous avez vibré à la primaire de la droite (et du centre), vous allez adorer la primaire socialiste, celle de la Belle alliance populaire, rien que çà.
Comme avec les ères géologiques, après la phase primaire, ce sera la phase secondaire (le premier tour de la Présidentielle), la phase tertiaire (le second tour) et la phase quaternaire (les élections législatives) : encore six mois avant que le rideau soit définitivement (?) baissé pour cinq ans, le 18 juin 2017. Un clin d’œil pour les gaullistes, s’il en reste ?
Jusqu’à présent, ces primaires ont assuré le spectacle politico-médiatique, coups de théâtre et rebondissements à l’affiche : à droite, exit Alain Juppé sondagièrement annoncé vainqueur, en définitive distancé par l’inattendu François Fillon. Exit aussi Cécile Duflot, chez les écolos, avec la désignation de Yannick Jadot, lui aussi pas vraiment prévu. Du coup les spéculations pour la troisième primaire peuvent aller bon train… sachant déjà que le but même recherché, désigner un candidat unique représentant une « famille » politique pour la Présidentielle, parait quasi impossible à atteindre avec les démarches solitaires hors primaires d’Emmanuel Macron et Jean-Luc Mélanchon. Serait-il dès lors farfelu, au point où l’on en est de la multiplication de primaires, d’envisager une secondaire, entre le gagnant de la primaire de gauche et Emmanuel Macron, et puis encore une tertiaire entre le gagnant de la secondaire et Jean-Luc Mélanchon… Ou alors une seule secondaire entre les trois ?
En tout cas au FN, il n’y a pas eu de primaire. Dommage, car arbitrer entre le patriarche Jean-Marie, sa fille Marine, et la nièce Marion, cela aurait remis au goût du jour le jeu des 7 familles : » Dans la famille Le Pen, je voudrais le grand’père, la tante, la petite fille… »
Quant au fondateur de la Ve République, face aux primaires, nouvelle entorse au régime politique qu’il avait instauré pour mettre fin à la « démocrasouillerie » de feu la quatrième, on imagine aisément ce qu’il en aurait pensé.
Déprimantes primaires…
P.S. (Post scriptum, pas parti socialiste) : …et rendez-vous jeudi 5 janvier, en 2017 donc. Histoire de prendre le temps de faire le deuil de l’année 2016.
Denis Tardy