AVIONS
Où l’on reparle de la mystérieuse catastrophe du Boeing 777 de la Malaysia Airlines effectuant la liaison Kuala Lumpur – Pékin le 8 mars 2014, avec le rapport rendu public en début de semaine par l’Autorité australienne de transports.
2014, l’année où commençait la privatisation des aéroports français avec Toulouse, celles des plateformes aéroportuaires de Lyon et Nice ayant été bouclée ces derniers jours ; et cela dans un contexte où au Moyen-Orient les avions, de chasse ceux-ci, poursuivent leurs bombardements ; où le Premier ministre, soyons trivial, « dézingue » son Président lors d’un déplacement en avion et que dans la campagne présidentielle des États-Unis Hillary Clinton connait un trou d’air… Attachez vos ceintures pour la chronique de cette semaine, durant laquelle les avions ont plus que survolés l’actualité.
Étonnant ce rapport de l’Autorité australienne des transports rendu public ces jours derniers à Canberra : les débris retrouvés de cette catastrophe aérienne ayant fait 239 victimes dont 4 français indiqueraient que l’avion n’était pas dans une configuration d’atterrissage, écartant l’acte terroriste ou le suicide d’un pilote ; ce serait le manque de carburant qui aurait entrainé le décrochage rapide de l’appareil. Alors que le Boeing en question était en pilotage automatique ? Toujours est-il que l’épave n’a toujours pas été retrouvée (110 000 km2 ont déjà été ratissés) mais les recherches continuent.
Cette même année 2014, la privatisation des aéroports français prenait son envol, à Toulouse. Elle se poursuit et toute fin octobre, un texte ministériel officialisait la cession de 60 % des parts de la société Aéroports de Lyon appartenant à l’État. À Lyon donc, c’est « Veni, vidi, vici » pour le groupe Vinci, chef de file avec 51 % du consortium (Prévica et la Caisse des dépots possédant 24 % chacun) ayant raflé la mise pour 535 millions d’euros. C’est aussi « Bis repetita » puisque ce même groupe Vinci a déjà obtenu la concession de la liaison en site propre Rhonexpress entre Lyon-centre et son aéroport. Une liaison inaugurée en 2010 dont le prix pour l’usager fait grincer des dents, et aiguise les dents aussi de la concurrence low-cost. C’est vrai que devoir payer pour un aller-retour (26 euros) autant que pour certains vols charter, cela apparait surréaliste.
Pendant ce temps en Irak, en Syrie, les avions militaires s’en donnent à coeur joie commenteraient les cyniques : dans ces pays où les cessez-le-feu établis à grand peine ne tiennent que quelques jours voire quelques heures et où les couloirs humanitaires sont devenus utopiques. Les victimes ? Elles seront in fine des dizaines ou des centaines de fois supérieures à celles de la catastrophe de la Malaysia Airlines.
En revanche, notre Premier ministre, en déplacement en Afrique très récemment, n’avait depuis son avion qu’une seule cible avec ses propos : le Président de la République. On ne se risquera pas à lui reprocher de tirer sur une ambulance… sachant que les affrontements entre hommes politiques font rarement des morts, autrement dit que politiquement ils meurent peu souvent. Gageons que la règle s’appliquera à Hillary Clinton qui après avoir plané sur les sondages connait un trou d’air ces derniers jours. Pour mieux remettre plein gaz prochainement ?
Ce qui nous fait nous remémorer cet incroyable avion américain qui, il y a eu exactement soixante-neuf ans le 2 novembre dernier, effectua son seul et unique vol à Long Beach en Californie. Le Hughes H-4 Hercules, le plus gros aéronef de tous les temps ou presque, pesant 122 tonnes et pouvant embarquer 60 tonnes, doté d’une envergure frôlant les 100 mètres, grimpa à 21 mètres d’altitude et resta en l’air 1 minute parcourant 1,6 kilomètre à 130 kilomètres/heure. Un avion mort né en quelque sorte, et cela un 2 novembre, jour de la fête des morts, cela ne s’invente pas.
Denis Tardy